Arrivée de Nausicaä...

Nausicaä errait depuis plusieurs heures. Soudain, elle remarqua la Porte dont le mage lui avait parlé. Elle tourna lentement la poignée, ouvrit la Porte, puis la referma. Elle disparut aussitôt. Dans ce Monde, c'était l'automne. Ses yeux devinrent rouge orangé.
"Quel Monde étrange... Sans doute le Monde de la Porte. Mais pourquoi cette odeur de soufre ? Il neige... De la cendre ?"
Nausicaä marchait lentement dans ce paysage de cauchemar. Elle enleva ses gants en cuir, puis toucha un morceau de cendre qui s'effrita aussitôt. La jeune fille pourtant ne ressentit pas la moindre brûlure (c'est ça son pouvoir : son corps s'adapte à tout et ses 5 sens sont beaucoup plus développés que la moyenne).
Nausicaä s'approcha d'un enfant. Il avait des oreilles pointues et était tatoué sur tout le corps. Un elfe. La jeune fille l'interpella :
"Hep ! Où je pourrais trouver à manger et éventuellement un lit ?"
[bLe petit elfe sortit de son abri, un carton rongé par la cendre et les rats, rabattit sa capuche en toile sur sa tête, puis dit lentement :[/b]

"Tu trouveras. Je sens tes pouvoirs. Tes yeux voient bien, mais les miens ne voient plus."
Nausicaä soupira. Un aveugle... L'elfe se découvrit et la "regarda".
"Emmène-moi avec toi. Je t'en supplie. Je suis orphelin et très pauvre. Je t'en supplie..."
Sa voix s'étrangla. Nausicaä sourit, de ce sourire si félin qui était le sien, puis dit doucement :
"Je m'appelle Nausicaä. Et toi ?"
"Je n'ai jamais eu de nom. Nausicaä, je ne serai pas un fardeau pour toi. Je ne vois pas, mais j'entends et je sens. Je..."
"Ne t'inquiète pas. Je ne considère pas ça comme un handicap. Viens... Petit frère...

La brume s'était levée, et on ne voyait plus que les contours des arbres aux branches à moitié nues, se balançant au gré du vent. Les feuilles mortes jonchant le sol ajoutaient une touche d'insécurité à cet étrange tableau.

Les traits d'une longue silhouette effilée se dessinèrent à travers le brouillard, et des pas furtifs se firent entendre. Quelqu'un émmergea de la brume, mais on ne pouvait pas le voir, pour la simple et bonne raison que l'ombre que projettaient les arbres sur son visage le cachait entièrement, et lui donnait un air mystérieux.

"Encore un ? Eh bien, il va encore falloir faire de la place. Aller, suis-moi."

Dit-'il' - ou peut-être 'elle' ? - à l'intention de la jeune fille.

Puis, il sembla qu'à travers la brume la silhouette avait tourné les talons. Elle se déplaçait sans bruit, ce qui, étant donné que feuilles mortes et brindilles joncheaient le sol, était un exploi. On aurait dit qu'il ne marchait pas...
Un fantôme ? Peut-être bien.

N'importe qui aurait déjà tourné les talons et se serait réfugié dans l'illusion de sécurité de notre monde. Qu'allait faire Nausicaä ?